Le cancer est une maladie qui nous concerne tous. Chaque année, 280 000 nouveaux cas sont diagnostiqués ; le cancer tue 150 000 personnes par an. Il est la première cause de mort prématurée. En 10 ans, il aura tué autant que la première guerre mondiale. Chaque Français sait ce que signifie “être atteint d’un cancer” ou ressent la menace de cette maladie. Plusieurs millions d’anciens patients ont survécu à cette épreuve. Ils retirent de cette expérience personnelle, douloureuse et bouleversante, une connaissance intime des forces mais aussi des insuffisances de notre système de santé. Plusieurs centaines de milliers de patients, actuellement en traitement, attendent légitimement les meilleurs soins possibles ; ils souhaitent pouvoir être de véritables acteurs dans le combat contre la maladie. Ce combat n’est pas un combat technique, il ne peut se réduire à celui des personnels soignants : c’est un combat partagé et c’est un combat humain. Et lorsque surviennent des moments de détresse, lorsque la science n’est pas au rendez-vous, les patients demandent avant tout attention et chaleur. Plus nombreux encore sont ceux – conjoints ou parents, proches, amis ou relations de travail – qui vivent ou ont vécu le “cancer de l’autre” et connaissent aussi les limites de la réponse de la société.
Heureusement, l’espérance de guérison s’accroît régulièrement grâce aux progrès de la recherche, des traitements et de la prévention.Aujourd’hui, plus d’un cancer sur deux est guéri chez les femmes, et environ trois sur quatre chez les enfants. Une immense attente s’exprime ainsi pour que davantage de cancers puissent être mieux soignés, pour qu’ils s’accompagnent de moins de souffrances, d’un taux de guérison plus élevé et pour que change enfin le regard sur le cancer.
C’est la raison d’être du plan de mobilisation nationale contre le cancer. C’est un enjeu à la mesure de l’homme, c’est un enjeu de vie. Ouvert le 14 juillet 2002 à l’initiative du Président de la République, Jacques Chirac, le chantier de lutte contre le cancer implique l’ensemble des femmes et des hommes, patients, professionnels, chercheurs et gestionnaires.Tous sont invités à unir leur énergie pour combattre ce fléau.
Une commission d’orientation sur le cancer a été mise en place par Jean-François Mattei, ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées et par Claudie Haigneré, ministre déléguée à la recherche et aux nouvelles technologies. Présidée par le directeur général de la santé, cette commission a remis son rapport le 16 janvier 2003. Il a été enrichi par les contributions des patients, des professionnels, d’animateurs d’associations et plus généralement par tous ceux qui ont voulu contribuer à l’élaboration de ce plan.